#24 l'élargissement

Le week-end qui partait mal. Le coup de téléphone au milieu de la grande rue, les annulations, les nouveaux plans, la fatigue et les larmes, j'avais presque oublié que ça existait. Un vendredi à oublier.

Samedi il faisait doux alors j'ai laissé longtemps les fenêtres ouvertes le temps de ranger l'appart, et puis j'ai couru la chercher à la gare. Six mois plus tard. On a visité la ville sous le soleil, et en terrasse sur la place on s'est raconté ces six mois. L'accent, les expressions qui me manquaient et lui raconter comment ça m'a fait de rentrer. Plus tard on a retrouvé mes amis, ceux d'ici, mes vieux amis pour le dîner. Il y avait celui qui déprime parfois, j'ai reconnu que c'était une de ces fois quand il s'est assis à la table. Mais après, quand c'était fini à la fin de la soirée, c'était fini. Et les mots sous la pluie, sous le parapluie plutôt, les mots.

Et puis, et puis...

Dimanche il continuait de pleuvoir et on s'était visiblement trompé dans le choix de nos chaussures. Alors on a mangé des crêpes et on a bu du thé. Et la ville était belle, quand même.

Dans ce genre de week-end il y a un moment où on marche vers la gare et puis on dit au revoir. Après ça il y a un coup de téléphone à passer pour demander si je peux passer. Après des week-end comme ça qui finissent toujours trop tôt, l'idée de monter les trois étages et de n'y trouver personne m'est juste insupportable.