#33 l'âge du Christ
- pfff - grrr - buuu -
J'ai quand même beaucoup d'humour. Mais quand même, quand même. Deux filles qui s'appellent comme je m'appelle, deux filles avec ces deux garçons là. C'est pas que j'ai un prénom très rare mais quand même. Je ne m'appelle pas Emilie ou Julie. Et quand même, des coups de téléphone comme celui-là, des conversations de même. Ca ne devrait pas exister, ça n'existe pas.
Une éternité que je ne suis pas venue par ici, j'avais presque oublié que ça existait ici. C'est bon signe en fait. Mais je suis épuisée. J'ai trop travaillé, j'ai trop ri aussi. Alors quand je rentre un peu trop tard le soir, mes jambes me détestent d'avoir accepté d'habiter tout en haut de ce petit escalier.
Si on prend le centre de la ville, le centre au milieu de l'avenue et au milieu des deux fleuves, et si on fait une symétrie centrale de mon appart par rapport à ce centre, on arrive chez un garçon que je connais. J'ai trouvé ça marrant mais ça fait loin quand même. Alors pour épargner mes jambes j'ai d'abord pensé que je ne ferais plus le trajet, mais finalement j'ai décidé que ce serait tout aussi bien de prendre le bus. C'est bien le bus non ?
C'est fou ça fait bien 10 ans que je n'y avais pas pensé à cette symétrie centrale !
En habitant au pied d'une cathédrale, est-ce que je pouvais vraiment espérer dormir tard le dimanche matin ?
Quitter le pays, même. Après une semaine de fou, juste pour le weekend. De toute façon ce weekend la ville sera bloquée, il y a aura plus de flics au mètre carré que d'hirondelles au printemps, ils sont déjà là d'ailleurs. On nous conseille même de ne pas sortir de chez nous (...!). L'évènement en question a lieu au bout de ma rue, il y aura un vieux borgne et sa fille blonde. Au bout de ma rue, c'est là que je prends le bus le matin. Alors je quitte la ville, le pays même. En fait je rêve de printemps, d'été même. J'aimerai la chaleur de l'été et l'air sans l'humidité. Marcher en sandale sur les trottoirs brûlants, m'allonger dans l'herbe, dans les parcs, au bord du fleuve, du lac. Faire du vélo sur les quais et pique-niquer n'importe où, n'importe quand. Le goût des vraies tomates aussi, celles qui ont poussées avec de la vraie terre et du vrai soleil. Et les figues. Rhaa l'été, la chaleur et les couches de vêtement en moins, l'été l'été l'été, et la mer en été. La dernière fois que j'ai vu la mer c'était en été mais c'était en Irlande. Ça ressemblait quand même pas mal à décembre.
Si il pouvait faire beau ce weekend, si il pouvait faire un peu chaud, pas trop froid et y avoir un peu de soleil. J'aurais dû partir vers le sud moi au lieu de là-bas.
Oui je parle de la pluie et du beau temps, oui je dis n'importe quoi, n'importe quand. Comme si c'était l'été, comme si on s'en foutait.
Je me remet de mon réveillon désastreux (mais ça va, c'est pas si pire...) en lisant les archives de ce blog qui visiblement a un an. C'est marrant ça me fait me souvenir de cette année. Ça me fait repenser aux voyages, aux weekends hors de la ville. Je repense à la maison bleue, et à mon voisin du dessous quand j'ai déménagé. Je repense aux gens, aux gens, aux gens, et à la ville. Celle que j'habitais, que je connaissais. Et puis l'autre, la plus grande, la ville avec une montagne. Je repense à la première fois où j'y suis allée. C'est moi qui conduisais et quand on a traversé le grand pont... Je crois qu'un jour j'irais habiter là-bas.
La La Boum Boum Boum La La La, demain c'est la rentrée. C'est chiant cette année avec trois fois la rentrée, mais pas trois fois les vacances hein, faudrait pas déconner !
Le temps qui file on s'en rend plus compte le 31 décembre. Et là je repense à cette année, à 2010. Le début là-bas, les gens, la ville. Et le retour.
Et là, je suis revenue depuis huit mois. Huit mois c'est le temps que j'ai passé là-bas, presque. Alors deux mille dix je sais pas trop je suis un peu perdue avec cette année, je sais pas trop où la classer.
Bon ça va, parce que les années ça se classe pas, ça passe c'est tout, et c'est les 31 de décembre qu'on s'en rend le plus compte.
2009 c'était le pire, le meilleur, les rebondissements mais ça finissait bien, 2010 j'en sais rien, juste que cette chanson finalement elle lui allait bien. Take it easy. Et pour 2011 on verra. De l'amour encore, de l'amour ce serait bien. Il n'y a que ça qui compte l'amour de toute façon, non ?
J'ai envie de partir, de partir avant demain. J'ai envie de la mer, la Bretagne ou New York. J'ai envie de retourner à New York et qu'il neige sur Central Park. J'ai envie de manger un cupcake sur Times square pour mon anniversaire et de marcher dans la ville. J'aimerais marcher jusqu'à demain et descendre le fleuve jusqu'à la mer. En fait j'aimerais qu'il neige, c'est tout.
Ou comment en cinq clics (et cinq eCSpériences) on passe de mon profil à celui de ce garçon. Celui qui réussissait à faire rire les 170 autres personnes, à chaque fois.
Je le détestait pour ça !
Et déjà décembre, c'est juste impensable. Je n'imagine pas une seule seconde que décembre deux mille neuf, le fameux, a déjà un an. Je n'imagine pas. Il y a eu cinq mois là-bas, sept mois ici. L'année du monde qui sera passée le vite. Je dis ça chaque année, cette fois c'est vrai. Un jour je me réveillerai, j'aurai 75 ans, de l'arthrose, et peut-être qu'il neigera. Ou pas. Parce que j'aurai déménagé au soleil (le vrai qui chauffe), ou alors je serai morte. De froid, d'ennui, de chute du vieux pont, ou de maladie c'est possible aussi. Mais ce qu'il y a à retenir, ce que moi et mes amis de la fac on doit retenir, c'est que quand on se réveillera un jour, qu'on aura 75 ans et de l'arthrose, et bien cette année là, celle qui ne sert à rien qui ne rime à rien, n'aura plus aucune espèce d'importance. Plus rien de tout ça ne sera important et si ça se trouve on sera morts. L'année dont je parle finie en septembre. Ça parait loin comme ça septembre mais au final... au quotidien au final ça parait encore plus loin.