Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
let it go (take it easy)
5 avril 2010

#9 la route

Dans mon ancienne vi(ll)e j'aimais beaucoup prendre le bus. Pour me ramener chez moi il descendait la belle avenue jusqu'à la grande place aux fontaines, et puis il tourné à droite sur le boulevard. Il me déposait juste devant ma porte, c'était pratique quand il pleuvait. Par beau je m'arrêtais souvent un arrêt trop tôt pour continuer le chemin au milieu des platanes. (Ça me manque les platanes.) Et là je me demandais où est ce qu'il pouvait bien partir ce bus. Ce bus qui n'était plus vraiment le mien après mon arrêt... Je n'ai jamais su où est ce qu'il partait.

L'autre jour en fin d'après-midi, le garçon qui dort dans la chambre juste au dessous de la mienne est monté à l'arrêt de l'université, et puis il s'est assis à côté de moi. C'est drôle parce que c'est dans le bus qu'on s'est rencontré. Il m'avait surpris en train d'écouter sa conversation, on avait ri. On était descendu au même arrêt, on s'était tous les deux dirigé vers le même immeuble, et comme aucun de nous ne trouvait les clés perdues au fond de ses poches, il avait juré qu'il ne me suivait pas et qu'il habitait réellement là. Et l'autre jour en fin d'après-midi il se demandait où notre bus irait un fois qu'on serait descendu, une fois que ce ne serait plus vraiment notre bus. Mais moi je savais ce qu'il y avait après notre arrêt, et je savais que ça valait le coup alors on n'est pas descendu. C'est parce qu'il y a quelques mois j'habitais au bout de cette ligne de bus, au bout du bout de cette ville. Quand je rentrais du centre ville je prenais le bus pas loin du fleuve et je remontais les côtes à travers les banlieues. Du départ jusqu'au terminus de la ligne il fallait presque une heure, un peu moins le soir selon le trafic et j'aimais ça.

Avec mon voisin d'en dessous on est descendu au terminus, on a traversé le bout de forêt qui mène jusqu'à mon ancienne rue mais quand j'ai frappé à la porte mon ancienne maison était vide. La maison bleue. Et l'érable du jardin n'a toujours pas récupéré ses feuilles. On a continué à marcher, on a descendu la grande côte qui mène là où la petite rivière rejoint le fleuve. Un endroit tellement calme et apaisant. Alors on s'est assis au bord de la promenade et on a entendu que le soleil se couche. Je me suis rappelée du dimanche qu'on avait passé sur cette promenade, un jour de fête où les gens dansaient sur du Joe Dassin. Je me suis rappelée comme j'aimais vivre ici, à la campagne, et comme l'automne a été beau.

Hier dans le bus mon voisin du dessous n'allait pas très bien. Certains de ses mots m'ont fait peur et les miens n'ont pas suffit à le rassurer. Alors j'ai ouvert la boite d'œufs en chocolat et je l'ai serré dans mes bras. J'espère que ça ira.

Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Publicité